Programme National de Lutte Contre les Conduites Addictives

Accompagner les jeunes par une prise en charge médico-sociale

Le phénomène des conduites et des consommations addictives constitue une problématique majeure de santé. Les Etats et organisations nationales et internationales tentent d’en réduire les effets à travers la réglementation, le médical et l’action sur le terrain. La lutte contre les drogues et la prévention contre les conduites addictives constituent un réel enjeu national, en particulier auprès des jeunes. Cette population, la plus vulnérable, est sujette à une initiation et à une consommation précoces.

Mal être, troubles du comportement, exclusion…les jeunes nécessitent une attention et une protection spécifiques, en particulier lorsqu’ils sont issus de milieux défavorisés. Depuis 2010, la Fondation agit à travers une stratégie de prise en charge organisée et adaptée aux personnes souffrant de consommations à risques. Elle concentre ses efforts sur les populations les plus exposées, à savoir les jeunes et les individus issus des milieux défavorisés.

Cette stratégie fait intervenir les dimensions médicale et sociale dans une logique de proximité et d’accessibilité du soin et d’accompagnement. Elle s’appuie sur un modèle opérationnel de coopération interministérielle et de partenariat avec la société civile. Ce modèle permet de faire intervenir les parties-prenantes engagées sur cette question nationale, ainsi que les compétences adaptées à la prise en charge notamment au niveau local.

Le Programme National de Lutte Contre les Conduites Addictives se décline sur la mise en place de structures d’accompagnement dédiées : les centres d’addictologie. Ils sont implémentés à travers le territoire national (Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Nador, Oujda, Rabat, Fès, Meknès, Casablanca, Marrakech, Agadir), dans une logique de zoning, dépendamment de la pénétration du type de consommation addictive. A titre d’exemple, il est apparu que la région Nord est la plus touchée par la consommation de drogues dure et que l’Oriental connait un usage important en psychotropes.

La prise en charge se fait selon le type de trouble lié à l’usage. Elle est assurée par le biais d’une intervention coordonnée entre le personnel du Ministère de la Santé et le tissu associatif local. Les équipes d’intervention sont spécialisées dans le domaine de la prise en charge et la prévention des addictions. Elles sont organisées en deux pôles opérationnels : un pôle médical et un pôle communautaire.

Le pôle médical est géré par le Ministère de la santé qui affecte des ressources professionnelles formées en addictologie (médecins spécialisés en addictologie, psychiatres, psychologue et infirmiers). La prise en charge médicale couvre la consultation de médecine générale, d’addictologie et de psychiatrie ainsi que la délivrance de méthadone.

Le pôle communautaire est géré par une association locale constituée de professionnels de la santé et d’acteurs sociaux spécialisés dans la lutte contre les conduites addictives. Ces derniers assurent la prévention, la sensibilisation, la réduction des risques et l’accompagnement psychosocial. Ce pôle opère selon deux modalités, fixe et mobile. Le pôle offre également un accompagnement pour l’insertion socio-professionnelle, à travers des activités artistiques et sportives de socialisation ainsi que des ateliers de formation.